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samedi 23 septembre 2017

American psycho

Bret Easton Ellis
10/18
EAN : 9782264039378
sorti le 21 avril 2005
526 pages




Avec son sourire carnassier et ses costumes chics, Patrick Bateman est  l'incarnation du golden boy new-yorkais. Mais, à la nuit tombante, il laisse libre cours à sa démence. En bon serial killer, Patrick viole, torture et tue. Dans un monde lisse de tout sentiment,jusqu'où l'horreur peut-elle aller ?

Mon avis :  Si American psycho est très détaillé dans sa forme, Bret Easton Ellis est beaucoup moins explicite sur le fond. Son personnage, le jeune Patrick Bateman a tout ; l'argent, la beauté, l'intelligence. Cadre à Walt Street, il est entouré d'une panoplie d'amis dans la même veine que lui, qui ressemblent plus à un groupe d'adolescents condescendants qu'à des adultes mûrs. Mais dès les premières pages, un détail attire l'attention ; ces amis, avec qui il sort chaque soir, ne le connaissent pas. Ce groupe fait écho à la représentation des jeunes des années 60 et 70 aux Etats-Unis, chacun est égocentrique au possible et les conversations qui défilent suintent la superficialité, et ça quand les personnages s'écoutent les uns les autres plutôt que de s'écouter parler.
Ainsi, la solitude de Patrick se fait de plus en plus présente au fil des pages alors qu'on apprend l'autre facette de sa personnalité qui prend elle aussi une place importante. Patrick Bateman a un dédoublement de personnalité, la nuit tombée il laisse libre cours à sa violence sur les personnes qu'il trouve inférieures à lui : les femmes, les étrangers, les homosexuels...
Cependant, comme je l'ai déjà dit, l'écriture rend la compréhension beaucoup plus difficile. Avoir le point de vue de Patrick fait qu'on n'est jamais sûr de ce qui est réel ou pas, si ce qu'il nous raconte n'est pas juste un délire, un fantasme dû à son esprit malade. Certaines situations ne sont pas claires, d'autres incohérentes ; le fait que personne ne dise jamais rien lorsqu'il laisse entendre (explicitement) qu'il viole, torture et tue, comme si tout était absolument normal. Et les longues descriptions, des vêtements que les personnages portent, des lotions dont il s'enduit, rendent le livre lourd, demandant beaucoup d'efforts pour ne pas l'abandonner. Les scènes violentes de torture ou de pornographie cassent ce rythme monotone, elles se lisent plus facilement et sont moins scandaleuses que ce à quoi je m'attendais mais manquent d'intensité.

Un roman psychologique original.



Il existe une idée de Patrick Bateman, une espèce d'abstraction,mais il n'existe pas de moi réel, juste une entité, une chose illusoire et, bien que je puisse dissimuler mon regard glacé,mon regard fixe, bien que vous puissiez me serrer la main et sentir une chair qui étreint la votre, et peut-être même considérer que nous avons des styles de vie comparables, je ne suis tout simplement pas là.
American Psycho