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vendredi 30 juin 2017

L'univers en folie

Fredric Brown
Editions Denoël
EAN : 2782207501207

sorti le 6 septembre 1995
260 pages


10 juin 1954. Première tentative de lancement d'une fusée dans la Lune. Et c'est l'échec. La fusée retombe dans les Catskill. Si près d'un journaliste, comme par hasard directeur d'une revue de SF, qu'il est désintégré... et réintégré dans un univers parallèle.
Commence alors pour le malheureux la plus extravagante des aventures. Pris pour un espion d'Arcturus, il ne doit son salut qu'à sa familiarité avec la science-fiction. Mais c'est quand même dur de rencontrer votre double installé dans votre appartement, de voir votre petite amie fiancée à un autre, et de découvrir que les machines à coudre peuvent ouvrir la voie de l'hyperespace...

Mon avis : Pour redonner un peu le contexte de l'écriture, L'univers en folie date de 1949, en pleine Guerre Froide, le lancement (réussi) d'une fusée pour la Lune n'a eu lieu que vingt ans plus tard...
Donc, déjà, au niveau de la science-fiction Fredric Brown a eu un coup de génie. Son récit est logique, tout en ayant un univers original et complètement décalé. Keith Winton, son personnage principal, se retrouve dans un univers qui ressemble au sien (au nôtre aussi) à quelques détails près : la maison de campagne de son éditeur a disparu, des monstres pourpres se baladent en ville comme la chose la plus naturelle du monde, une épaisse brume couvre New-York la nuit tombée... Et si il ne s'agissait que de ça ! Le pauvre rédacteur en chef accumule les gaffes, mettant sa vie en danger, pour le plus grand plaisir des lecteurs qui attendent avec impatience le prochain obstacle sur son chemin. Débordant d'inventivité et vraiment drôle, j'ai hâte de me replonger dans l'univers fou de Fredric Brown !

Traité avec beaucoup d'humour, jouant avec les clichés, ce livre sans prétention nous fait passer un agréable moment. Impossible de le lâcher !




"Les Martiens avaient eu l'idée, somme toute ridicule, de refuser toute forme de colonisation. Leur civilisation était aussi développée que la nôtre, à ceci près qu'ils n'avaient pas découvert la navigation interplanétaire - sans doute parce que, ne portant pas de vêtements, ils ignoraient tout des machines à coudre."
L'univers en folie

samedi 3 juin 2017

Prime Time

Jay Martel
éditions 10/18
EAN : 9782264068071

sorti le 7 juillet 2016
473 pages

Scénariste raté et enseignant usé, Perry Bunt rêve d'Amanda. Mais Amanda a un secret : Galaxy Entertainment. Les Terriens sont les stars idiotes de l'émission de téléréalité la plus populaire du cosmos ! Sauf que l'audience est en berne, la production arrête le show, mais en beauté, sur un dernier épisode fou : la fin du monde. Un homme peut encore sauver la planète : Perry Bunt.

Mon avis : Prime Time allie science-fiction et humour décalé, un peu dans le même genre que Douglas Adams. Ici, Jay Martel tourne tout ce qui caractérise l'être humain en dérision ; la guerre, la religion, la culture de masse, cette morale ambivalente... Et finalement, si la Terre ne risque pas d'être détruite pour construire une autoroute intergalactique, les thèmes du divertissement et du tourisme sont bien présents avec ce même objectif, ce qui pour moi rapproche d'autant plus ces deux livres.
Les personnages sont attachants grâce à leurs défauts, leur maladresse et cet espoir qu'ils gardent (presque) quelque soit la situation. Perry Bunt a foi en l'humanité, et Amanda Mundo a foi en Perry Bunt. Le duo va ainsi essayer de rendre les hommes meilleurs pour éviter la destruction de la planète. Tout ne se passera pas comme prévu, du point de vue de Perry en tout cas, ce qui n'est pas non plus pour nous déplaire... Nous ne sommes pas si différents des Edenites au final. Mais ce que nous offre ce roman en définitive c'est le recul nécessaire pour mieux comprendre ce qui fait le charme de la Terre et de ses habitants.

Une lecture loufoque, une intrigue originale : le must du divertissement !




"Le pays peut bien s'enfoncer dans l'ignorance et dans l'apathie, la Terre peut bien se consumer dans ses propres émanations, l'expansion de l'univers peut bien se résoudre dans le néant, tout ce qu'on veut savoir c'est : qu'est-ce qu'il y a ce soir à la télé ?"
Prime Time

lundi 8 mai 2017

Arca

Romain Benassaya
Editions Critic
EAN : 9780201379624

sorti le 16 juin 2016
450 pages



En 2157, l'Arca, un vaisseau spatial fonctionnant à l'aide d'une technologie incomprise de ses propres concepteurs, s'apprête à franchir le seuil de Jupiter pour rejoindre la Griffe du Lion. Pour Sorany Desvoeux, la scientifique qui a découvert l'étrange combustible du vaisseau et Frank Fervent, investigateur de bord, commence un voyage mouvementé riche en péripéties.

Mon avis : Ce roman est un space-opera, et un premier roman ce qui est assez impressionnant. Nous suivons quelques personnes appartenant à l'équipage du vaisseau Arca, les deux principaux étant Sorany Desvoeux, la scientifique ayant découvert la mystérieuse matière d'Encelade qui permet au vaisseau de fonctionner, et Frank Fervent, un proche du commandant de bord chargé de la protection de la jeune femme, car Sorany a un rôle important dans cette mission qu'elle seule peut endosser.
On suit chapitre par chapitre la vie de Sorany et de Frank, le présent laissant la place au passé afin d'expliquer la découverte de cet énigmatique combustible et du contexte géopolitique avec les colonies terriennes dans la galaxie. Cette construction permet d'entretenir le suspense et finalement, lorsqu'on est pris dans l'intrigue, on ne peut plus décocher de ce livre. 
Le style de Romain Benassaya est très descriptif, ce qui peut être un peu lassant par moment, mais son monde est cohérent et plutôt simple à assimiler. Grâce à son intrigue, il aborde, de manière subtile, énormément de sujets, comme des avertissements sur des faits d'actualité, en particulier le risque des mouvements sectaires, le ravage de l'ultra-capitalisme et la nécessité d'être unis pour changer le système. J'ai trouvé son univers et son intrigue très travaillés, et finalement je vois son livre comme un appel à la compréhension des autres, de nos différences, même si on ne les accepte pas : Ireen Tseï est plus complexe qu'il n'y paraît, en fait les aliens ont profité de sa jalousie pour la contrôler mais même eux faisaient cela par nécessité, pour survivre.

Un roman captivant, une superbe découverte.




"C'est là une règle qui a de tout temps été valable : il n'y a pas d'autre alternative à un saut en avant dans le développement de l'humanité que le déclin."
Arca

samedi 8 octobre 2016

En route pour la gloire

Robert Heinlein
Folio SF
EAN : 9782070320547

sorti le 18 mai 2006
langue française
457 pages


Résumé : Je n'étais pas très chaud pour partir en colonie de vacances dans le Sud-Est asiatique, mais on ne m'avait pas donné le choix. Enfin, à mon retour, j'avais une belle cicatrice toute neuve sur la figure et un billet de Sweepstake gagnant dans la poche grâce auquel j'ai rencontré la plus belle sorcière des Vingt Univers. C'est là que mes ennuis ont commencé : je me suis retrouvé dans un monde parallèle, à pourchasser des rats gros comme des loups, des dragons cracheurs de feu (évidemment), et même un Ogre, tout en essayant d'échapper aux Fantômes à Longues Cornes et autres Écumeurs des Eaux Glacées. Sans compter Celui-Qui-N'a-Jamais-Vu-Le-Jour et Celui-Qui-Dévore-les-Âmes. Et tout ça pour récupérer un Oeuf de Phénix... 
Vous allez dire que je ne suis jamais content, mais vous ne croyez pas qu'il y a de quoi vous faire regretter votre bonne vieille Terre, Sud-Est asiatique ou pas ? Et encore, je ne vous raconte pas tout !

Mon avis : Comme le laisse deviner le résumé, l'histoire ce passe dans des lieux enchanteurs, et suit un scénario de fantasy classique empli de créatures fantastiques. Cependant Heinlein explique tous ces codes grâce à la science, ce qui fait d'En route pour la Gloire un livre pour le moins original et intéressant.
Le récit est rapporté à travers les yeux du personnage principal, Oscar, l'écriture, assez ironique par moment, est très plaisante même si j'ai trouvé quelques passages un peu lourds. Malgré tout, j'ai eu du mal pendant la grande majorité du livre avec les deux personnages les plus importants, par leurs personnalités et leurs relations ; le fait qu'Oscar suive les ordres sans poser de questions (une image du militaire peut-être ? ), imagine des stratégies sans même savoir le "pourquoi" de sa quête m'a beaucoup dérangé. Il en va de même pour le personnage féminin, on voit Star par le regard d'Oscar, sexualisée au plus haut point et qui semble de plus en plus soumise tandis que l'on avance dans le récit. Ces éléments, ainsi que les premiers chapitres et la citation de début de livre, me font penser qu'en fait Heinlein est désabusé sur la société à laquelle il appartient et qu'il se sert de son livre pour en faire la critique, néanmoins sa vision de la France, pays qu'il a pourtant l'air d'apprécier, est remplie des clichés anti-français typique des États-Unis... Je dirais donc que ce livre m'a surtout troublée, que je l'ai parcouru sans jamais être sûre de vraiment comprendre ce que voulait transmettre l'auteur.
Toutefois, le concept m'ayant beaucoup attiré et la narration étant plutôt agréable, j'ai lu ce livre très vite. Et les derniers chapitres dans lesquels Oscar fait son introspection m'ont un peu réconciliée avec les personnages, le narrateur ayant grandi et, à l'aide de Rufo (un personnage que j'ai en somme bien aimé), ayant changé de point de vue sur ce qui l'entoure (la société comme ses proches).

En bref, un style agréable et un concept intéressant mais un manque de clarté et de légèreté dans les critiques.




"Les héros ne sont pas censés parler,c'est évident, puisque, chaque fois que j'ouvrais la bouche, on me fourrait quelque chose dedans."
En route pour la gloire

dimanche 3 juillet 2016

Les pierres du rêve

Laurent Whale
Editions Multivers

sorti le 1 janvier 2016
langue française
ebook


Résumé« Les apparences sont souvent trompeuses, c’est une des premières règles que j’ai apprises. Alors, lorsqu’une blonde éplorée, carrossée comme un intercepteur buréen, vient vous demander assistance, vous subodorez une sacrée galère ! »

Dans ce monde où la nostalgie se meurt, la réalité n’est-elle que faux-semblants ?

Une vérité peut en cacher une autre. Les mondes parallèles se croisent et ne se ressemblent pas forcément. Nelson y plonge. Enquête. S’y noie. Y revit. Dans ce carrousel de mort, les noms tourbillonnent ; mais que sont les noms, sinon des étiquettes posées sur du vent ?
Depuis les colonies spatiales jusqu’aux cavernes de Bura-Pela, en passant par les bas-fonds de New Angeles, sa balade tragique tourne au vinaigre. Une course folle pour la vérité. Une course pour la vie. Et pourquoi vivre, si l’on ne rêve pas ?
Entre humour grinçant et règlements de comptes, Nelson promène sa nonchalance d’un autre âge à la face de ses contemporains excédés. Il y a de l’acide dans son scotch. Et ça, ça le met vraiment de mauvais poil, Nelson.

Mon avis : J'attendais beaucoup de ce livre, et je n'ai pas été déçue !
Au début, le style m'a beaucoup rappelé celui de San Antonio ; on suit les péripéties d'un narrateur-détective ressemblant à un adolescent libidineux. D'accord, dit ainsi, ça ne donne pas vraiment envie de le lire ! Pourtant le style familier, franc-parler du narrateur est "vivant", le récit est rythmé, avec beaucoup de métaphores (pas toujours poétiques) et de références, je l'ai personnellement trouvé très plaisant, relaxant. Le récit étant à la première personne, le lecteur évolue en même temps que Nelson, apprend à découvrir le vrai caractère de ce personnage, pas si dur que ça, et finalement on se retrouve plongé dans ses aventures, sans voir le temps passer... 
Et puis, savoir rythmer son histoire n'est pas le seul mérite de Laurent Whale : sous couvert d'une histoire principale placée sous le signe de l'humour, il traite aussi de sujets tels que la domination raciale, la dictature ou la différence, tout en subtilité, grâce à un univers de science-fiction.

En bref, un voyage à travers le temps et l'espace, plein de rebondissements, très bien ficelé, le tout avec un soupçon de philosophie... 




"Les pensées ne sont pas faites de mots, mais d'images associées à des émotions."

Les pierres du rêve      

lundi 13 juin 2016

Fragment d'histoire future

Gabriel Tarde
éditions Marguerite Waknine
EAN : 9782916694870

sorti le 1er novembre 2014
langue française
87 pages




Résumé : Quand, au XXVème siècle, l'humanité est arrivée à une espèce de paroxysme de progrès matériel et de médiocrité spirituelle, une catastrophe se produit : l'extinction du soleil qui force la population à se replier sous terre pour profiter de sa chaleur centrale. Il en résulte l'émergence d'une nouvelle société, toute spirituelle, libérée des contraintes matérielles et biologiques.

Mon avis : Cette nouvelle d'anticipation est très originale ; elle ne contient aucun personnage principal, le narrateur se contente de décrire le monde dans lequel il vit, le comparant à celui qui précédait la catastrophe. Un texte composé essentiellement de descriptions peut être assez déroutant, et le côté philosophique omniprésent dans le livre peut en rebuter plus d'un. Cependant, le style d'écriture de Gabriel Tarde, à la fois poétique et scientifique, est compréhensible et m'a personnellement emportée. Je ne pense pas que j'apprécierais de vivre dans une telle société, mais ce texte a le mérite de nous faire réfléchir sur beaucoup de points (arts, sciences, relations sociales...) ; bien que la nouvelle ait été écrite en 1876 et que le monde précédant la catastrophe paraisse "faible" au niveau technologique, cette société ne semble pas si éloignée de la nôtre.

En bref, ce texte m'a beaucoup plu ; facile à lire, intéressant, original, il est en plus très court ! Le seul problème que j'y trouve concerne la maison d'édition ; bien que je puisse comprendre le choix des cahiers pour la publication, et que cette originalité m'ait attirée vers ce livre, cela rend la lecture très compliquée avec des pages qui bougent sans cesse...


"Tout ce qui brille n'est pas or ; ces constellations splendides, qui essaient de nous éblouir, ce sont elles qui sont relativement stériles."
Fragment d'histoire future