Affichage des articles dont le libellé est roman historique. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est roman historique. Afficher tous les articles

jeudi 30 mars 2017

Un palais de papier

Françoise Hamel
Fayard
EAN : 9782213686790

sorti le 15 mars 2017
352 pages
langue française


Merci aux éditions Fayard et à Netgalley pour ce livre.

Lorsqu'Espérance de Kerzo quitte sa Bretagne natale pour la capitale, les caisses du Royaume de France sont désespérément vides et Louis XIV a accumulé une dette colossale. Déjà. Puis le Roi-Soleil s'éteint, mais l'ardoise reste.
Cependant tout Paris bruisse du nom d'un aventurier d'origine écossaise : John Law. Car cet homme a un plan, qui aura bientôt la faveur du Régent : remplacer la monnaie métallique par des billets de papier.
Fascinée, Espérance de Kerzo entre au service de celui dont on espère qu'il sauvera le pays de la faillite. Et c'est de l'intérieur, en observatrice privilégiée, qu'elle raconte les grandes innovations et les petites manigances de cette entreprise.
Pourtant, cette jeune fille fougueuse et libre, lectrice avide aussi bien de Montaigne que du Code paysan des premiers Bonnets rouges, a toujours rêvé de liberté - et jamais de finance. Les sentiments que lui inspire le troublant John Law seraient-ils à l'origine de cette contradiction ?

Mon avis : Un palais de papier relate les événements se déroulant entre 1715 et 1720, une période de l'Histoire française peu connue dans ses détails. On va y suivre Kerzo, une jeune femme venue à Paris et découvrir à travers son regard la vie mondaine, les complots et les mœurs de cette époque.
Espérance de Kerzo est une "petite gens", passionnée de littérature, de philosophie, extrêmement humaine, généreuse et rêvant d'égalité et de justice. Grâce à ses connaissances en lettres, elle va progressivement s'intégrer dans les salons et côtoyer de grands noms tels que Montesquieu, Marivaux ou encore Voltaire. Mais elle va surtout être repérée par John Law qui lui demandera de l'assister dans la tâche qu'il s'est fixée : rétablir la stabilité économique dans le royaume.
Ce livre me semblait intéressant pour l'affaire financière qu'il raconte, et le nom de John Law ne m'étant pas tout à fait inconnu (pour ceux qui comprennent l'anglais et qui seraient intéressés par cette affaire, je vous recommande les vidéos d'Extra Credits "The History of Paper Money") j'étais vraiment impatiente de le lire. L'écriture est poétique, pleine de métaphores, dont celle du lys de mer qui me semble bien représenter Kerzo. Le style de Françoise Hamel veut rappeler celui de l'époque donc le langage est un peu vieux mais reste tout à fait compréhensible. Les personnages sont profonds, bien dépeints et complexes. Ils ont chacun leur propre caractère, ce qui amène de la diversité dans le texte, et on suit pas à pas leur évolution ce qui doit donner envie de savoir comment cette aventure finit pour chacun d'eux, et en particulier pour les quatre principaux. J'ai en particulier aimé celui de La Teignouze, prêtre nomade breton, révolté et philosophe, qui ne cache pas ses idéaux, mais qui reste lucide quant aux comportements du peuple et à l'incapacité de ses alliances politiques. De même, l'intrigue est intéressante sans être lourde, et si l'amour est présent le caractère libre et féministe de Kerzo le ramène toujours au deuxième, voire au troisième plan, bien après la littérature, la morale et la politique. Pourtant, je n'ai pas réussi à rentrer dans l'histoire, peut-être parce que je ne comprends absolument rien à la finance et que ça m'a rebutée inconsciemment, parce que je n'ai pas compris comment fonctionnait le système de Law... Je serai bien incapable d'expliquer pourquoi mais ce livre m'a semblé interminable. Les faits racontés sont intéressants, j'avais hâte de lire la multitude d'anecdotes historiques mais contre toute attente, je n'ai pas réussi à m'attacher à la majorité des personnages. J'ai lu ce livre "de loin".

Un bon roman historique sur la crise financière et le contexte politique du XVIIIème siècle.




"Faites comme le lys de mer, sur l'île de Houat : en cas de menace extérieure, il s'enfonce seul dans le sable et il n'en ressort qu'après avoir retrouvé sa tranquillité"
Un palais de papier

dimanche 19 février 2017

Elle s'appelait Sarah

Tatiana de Rosnay
Le Livre de Poche
EAN : 9782253122081

sorti le 30 avril 2008
404 pages
langue française


16 juillet 1942, la petite Sarah, 10 ans, est arrêtée avec ses parents pour être envoyée en camp de concentration. Avant de partir, elle cache son petit de frère de 4 ans dans leur "cachette", un placard dissimulé par un pan de mur, lui promettant qu'elle viendrait le libérer.
Soixante ans plus tard, à l'occasion de la commémoration de la rafle du vél d'Hiv, la journaliste américaine Julia Jarmond enquête sur ce tragique événement. Au hasard de ses recherches, elle découvre l'histoire de cette petite fille juive. Histoire qui va l'obséder...

Mon avis : Elle s'appelait Sarah met en lumière les événements de juillet 1942, appelle au souvenir et grave dans nos esprits de lecteurs le visage de cette héroïne triste, fragile et à la fois si forte.

Le récit est très bien construit, mêlant dans un premier temps les vies de Sarah et de Julia pour finir par se concentrer sur l'enquête de la journaliste reconstituant la vie de la petite fille. C'est un récit bouleversant, avec des scènes vraiment touchantes. Les larmes me sont bien souvent montées aux yeux devant tant d'injustice ou un début d'espoir qui renaît...
La narration joue énormément dans ce domaine ; si Sarah ne raconte pas elle-même son histoire, au contraire de Julia, c'est tout de même à travers ses yeux qu'on la suit. On ne peut qu'être attaché à cette petite fille qui grandit trop vite, qui comprend ce qui se passe mais pas les raisons profondes de cette haine. Elle perd sa naïveté, perd tout espoir sauf celui de retourner auprès de son frère comme elle le lui a promis
C'est aussi ce qui fait la force de ce livre, dès les premières pages on est comme happé. On suit les événements, on ne peut pas refermer le livre, mais on ne lit pas vraiment. Les sentiments prennent le dessus, on vit ces doutes, cette tristesse, on partagent les émotions des deux personnages, justement un peu comme Julia qui finalement sans avoir connu Sarah ne vit plus que pour elle. 
Sarah devient une bouée de sauvetage, la branche à laquelle elle s'accroche de toutes ses forces. Plus rien ne va dans sa vie, sans qu'elle puisse exactement relever ce qui cloche. Elle ne sait pas exactement pourquoi il lui est si important de savoir qui était Sarah, de perpétuer son souvenir mais elle ne veut pas oublier, ne peut pas oublier, et fait resurgir des secrets enterrés depuis soixante ans. Son enquête changera sa vie et celles de ses proches, permettant enfin à sa famille de se parler réellement.

Un roman bouleversant sur le silence, la culpabilité et le souvenir.





"Sarah. Elle ne me quittait jamais. Elle m'avait changée pour toujours. Son histoire, sa souffrance, je les portais en moi. J'avais la sensation de l'avoir connue."
Elle s'appelait Sarah

lundi 16 janvier 2017

La jeune fille à la perle

Tracy Chevalier
Folio
EAN : 9782071417940

sorti en 2004
309 page
langue française

Résumé : La jeune et ravissante Griet est engagée comme servante dans la maison du peintre Vermeer. Nous sommes à Delft, au dix-septième siècle, l'âge d'or de la peinture hollandaise. Griet s'occupe du ménage et des six enfants de Vermeer en s'efforçant d'amadouer l'épouse, la belle-mère et la gouvernante, chacune très jalouse de ses prérogatives.
Au fil du temps, la douceur, la sensibilité et la vivacité de la jeune fille émeuvent le maître qui l'introduit dans son univers. A mesure que s'affirme leur intimité, le scandale se propage dans la ville...

Mon avis : Par son roman La jeune fille à la perle, Tracy Chevalier tente de raconter l'histoire de la création du tableau de Vermeer. Elle nous offre grâce à ce livre des indications sur la vie quotidienne dans la Hollande du XVIIè siècle. Le lecteur découvre les conditions de vie et de travail de cette époque en fond, ce livre étant surtout axé sur la relation entre Griet et le peintre Vermeer. Grâce à cette intrigue, cohérente même si peu originale, elle nous fait rentrer dans la vie du fameux peintre, nous faisant voir son univers artistique et sa façon de travailler.
Cependant, son écriture, classique avec un vocabulaire un peu "vieux" manque de rythme. Et j'ai trouvé les personnages très prévisibles, dans leurs actions comme dans leur personnalité, ils manquent de profondeur, ce qui m'a empêché de vraiment les apprécier. La combinaison de ces deux éléments fait qu'on a du mal à vraiment rentrer dans l'histoire, malgré la narration à la première personne qui aurait justement dû nous plonger dans le récit. On suit cette histoire de loin, sans nous y intéresser réellement.

Un livre intéressant pour son panorama historique, plein de non-dits, mais loin d'être captivant.




"Ses yeux s'immobilisèrent dans les miens et tout ce qui me vint à l'esprit ce fut que leur gris me rappelait l'intérieur d'une coquille d'huître."
La jeune fille à la perle