vendredi 16 décembre 2016

Babylone

Yasmina Reza
Editions Flammarion
EAN : 9782081375994

sorti le 31 août 2016
langue française
220 pages


Résumé : "Tout le monde riait. Les Manoscrivi riaient. C'est l'image d'eux qui est restée. Jean-Lino, en chemise parme, avec ses nouvelles lunettes jaunes semi-rondes, debout derrière le canapé, empourpré par le champagne ou par l'excitation d'être en société, toutes dents exposées. Lydie, assise en dessous, jupe déployée de part et d'autre, visage penché vers la gauche et riant aux éclats. Riant sans doute du dernier rire de sa vie.
Un rire que je scrute à l'infini. Un rire sans malice, sans coquetterie, que j'entends encore résonner avec son fond bêta, un rire que rien ne menace, qui ne devine rien, ne sait rien. Nous ne sommes pas prévenus de l'irrémédiable."


Mon avis : Ce roman est assez dur à résumer, il semble se passer sur un laps de temps très court, mais avec beaucoup d'éléments différents. On suit Elizabeth Jauze, une femme de 62 ans qui vit un événement marquant à la suite d'une soirée qu'elle organisait chez elle, événement que je tairai pour ne rien dévoiler mais qui arrive très vite dans le livre.
L'intrigue en elle-même est crédible, mais manque d'originalité. Ce qui contrebalance ce point faible est l'écriture de Yasmina Reza, simple et plutôt agréable à lire, et même si cela me gênait au début pour me plonger dans l'histoire, je me suis vite habituée à la succession de phrases courtes et de passages plus longs. Cependant la structure du livre rend tout de même la compréhension assez complexe. Il n'y a pas de chapitres, peu de dialogues et beaucoup de digressions avec les souvenirs de la narratrice, ce qui fait qu'on a du mal à se repérer dans le temps. Malgré tout, ces choix de structure et d'écriture sont intéressants, c'est ce qui donne son originalité au texte, car ces changements de style permettent d'installer un certain rythme tout au long du récit, ce qui évite que le lecteur s'ennuie, et les nombreuses digressions font durer le suspense et apportent beaucoup de références et d'explications sur le comportement des personnages.
Ceux-ci ne sont pas nombreux, et seulement trois d'entre eux sont réellement décrits : la narratrice, Elizabeth Jauze, et ses voisins Jean-Lino et Lydie Manoscrivi. Je n'ai pas trouvé ces personnages attachants, bien que je pense que les deux premiers ne manquent pas de profondeur, et leur solitude, cette impression de perdre pied qu'ils ressentent, m'a touchée, ainsi que l'affection débordante qu'ils ont l'un pour l'autre. Quand à la dernière, je l'ai trouvée un peu exagérée dans ses traits mais je pense que c'est voulu ainsi, comme un moyen pour aider le lecteur à s'attacher aux deux autres personnages et à rentrer pleinement dans le roman.

Ce livre se lit facilement, l'intrigue est cohérente et on est impatient de connaître le fin mot de l'histoire. C'est divertissant, mais loin d'être un coup de cœur.





"Ces élans d'optimisme [...] qui nous font multiplier les choses pour les rendre aussitôt vaines. Les choses et nos efforts. Le mur devant lequel il se tient est gigantesque."
Babylone

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