Sonia Koskas
Editions L'harmattan
EAN : 9782343109350
sorti en février 201768 pages
Merci aux éditions L'Harmattan pour ce livre.
En lisant ces contes, vous rencontrerez une jeune et belle boulangère qui épouse un prince, un prince fils de cordonnier, un mendiant qui donne des leçons au Sultan, des pauvres qui ne le sont plus grâce à leur sagacité et leur imagination... Vous rencontrerez aussi Ch'ha, le fou-sage, cousin de Nasredine. Pauvreté, fortune, amour, humour, merveilleux tissent ce recueil de contes judéo-arabes.
Mon avis : Ce livre contient plusieurs courts contes tunisiens, ne connaissant qu'en surface cette culture, il m' a beaucoup intéressée. Il est très facile d'accès grâce à une écriture simple, mais je ne pense pas qu'il soit vraiment destiné aux enfants ; certains mots arabes, même si ils sont expliqués en bas de page, leur sont sûrement inconnus ainsi que leurs concepts et la morale de certains contes m'a laissée plutôt dubitative... Encore une fois, je ne connais pas cette culture donc j'ai peut-être mal compris les sous-entendus que le livre donnait.
Le personnage de Ch'ha, qui est très mis en avant dans ce livre, m'a laissée perplexe : il est plutôt naïf, pas particulièrement intelligent à mon sens, et obsédé par l'argent. Ses "aventures" sont comiques, souvent absurdes, elles font plutôt sourire mais manquaient d'une retombée morale selon moi, par exemple il vole de pauvres marchands mais n'est pas vraiment puni de ses actes. Le livre contient peu des aventures de ce sage-fou très connu au Moyen-Orient, et je pense donc que ce ne sont pas les plus représentatives de sa personnalité facétieuse et de la philosophie que ses histoires véhiculent. J'ai par contre beaucoup apprécié les autres contes, toujours plein d'humour et de générosité. Ce sont des petites histoires, très courtes, qui finissent bien pour les personnages que l'on suit et qui mettent en avant leur imagination, leur foi et leur ténacité. Ses personnages sont rusés, ou bien ignorent ce qu'il leur arrive, et c'est un délice de suivre ces petites tranches de vies qu'ils nous offrent, tout en ayant un point de vue élargi par rapport au leur ce qui rend la situation d'autant plus comique, comme c'est le cas dans l'histoire de Yonatann et de Zoubeïda.
De petits contes qui font voyager, à la naïveté enfantine et à l'humour acéré.
"Parmi les pauvres gens, il n'y avait pas Ch'ha, il y avait tous ceux de la 'Hara, le quartier le plus pauvre de Tunis. Il y vivait là un petit juif, si pauvre et ignoré que l'histoire n'en a pas retenu le nom."
La devise du Sultan