La compagnie littéraire
EAN : 9782876834521
sorti en 2014
158 pages
Merci aux éditions La compagnie littéraire et à Livraddict pour cette découverte !
Le titre est emprunté au poème de Rutebeuf. Marcel Séguier est, pour le principal, romancier. Mais dans ces récits s'apparentant à des nouvelles, les héros sont bien réels, qui font pour pour la plupart partie de l'histoire littéraire. L'auteur y fait participer son lecteur à des moments significatifs par de petites anecdotes. On y fait des rencontres, toutes inédites car personnelles. Ce mot de "rencontres", il a tenu à ce qu'il paraisse en sous-titre de cet ouvrage inspiré par la fidélité, la gratitude, une amitié émue qu'a ravivé le souvenir. On est mis dans une confidence dont les échos murmurent encore dans l'esprit et le cœur du témoin. Mais une surprise attend sur la fin le lecteur. Voici qu'à côté des êtres prennent place et prennent leur part d'âme des "choses inanimées", selon le vœu du poète. C'est, se substituant au prestigieux escalier de marbre blanc qu'il gravit, celui "de service" que l'enfant empruntait avec sa maman femme de ménage. Près d'accéder au salon d'apparat où il sera reçu par le président du Sénat de la République, le vieil enfant marque une pase. En cet instant il sait très fort qu'il est le fils des Jacques, et, par-delà les générations, celui de Pierril l'aïeul qui se louait de ferme en ferme à la saison. Il peut continuer son ascension, "le joueur de flûte n'a pas trahi" ainsi que le chante Brassens.
Mon avis : Dans cet essai, Marcel Séguier revient sur les rencontres qui ont marqué sa vie d'écrivain, que ces hommes l'aient encouragé dans la voie littéraire ou bien qu'il se les remémore pour leur côté profondément humain. Chacun d'eux a une particularité qui lui est propre et qui lui vaut le respect et l'admiration de l'écrivain, raison pour laquelle il les immortalise dans ce texte. L'oubli et le souvenir en sont vraiment les deux thèmes principaux, et par sa démarche il me rappelle les extraits de Vies minuscules de Pierre Michon que j'avaient lus : tout deux cherchent à contrecarrer l'oubli de personnes extraordinaires, pas forcément dans leurs vies mais dans les souvenirs qu'elles ont laissés aux deux auteurs. La principale différence que je vois entre ces deux livres est le choix des personnes en elles-mêmes : quand Marcel Séguier met à l'honneur des écrivains et professeurs l'ayant guidé dans sa vie d'écrivain, Pierre Michon met en valeur de petites gens, des campagnards, qui l'ont marqué dans sa vie personnelle. Ce n'est bien sûr qu'une interprétation de ma part, mais pour moi cet auteur est aussi mis à l'honneur par la similarité de leurs textes.
Le vent les a ôtés ne suit pas une chronologie linéaire, on suit l'auteur au gré de ses souvenirs, passant d'une année à une autre selon la personne mise à l'honneur dans son chapitre, voire sautant de longues périodes pour revenir finalement en arrière dans un même chapitre comme celui sur Claude Simon. Cette spontanéité dans la narration s'ajoute à la sincérité avec laquelle Marcel Séguier narre ces amitiés, ce qui rend ce texte extrêmement émouvant.
L'écriture est fleurie et poétique , "alambiquée" certains diraient comme le disait son ami Claude Simon, mais un délice pour les yeux et les oreilles. Il faut bien sûr apprécier son originalité, les références littéraires ainsi que le jeu sur les mots, en tant que typographe, amoureux de la langue française, Marcel Séguier a extrêmement travaillé sur la langue, les métaphores, la musicalité de ses phrases. Pour ces différentes raisons, je pense que ce livre pourrait paraître long à certains lecteurs, mais je l'ai personnellement dévoré et je pense lire des romans de cet auteur car son style m'a vraiment plu !
Un essai mêlant émotion et musicalité pour sauver de l'oubli des personnes extraordinaires.
Le vent les a ôtés ne suit pas une chronologie linéaire, on suit l'auteur au gré de ses souvenirs, passant d'une année à une autre selon la personne mise à l'honneur dans son chapitre, voire sautant de longues périodes pour revenir finalement en arrière dans un même chapitre comme celui sur Claude Simon. Cette spontanéité dans la narration s'ajoute à la sincérité avec laquelle Marcel Séguier narre ces amitiés, ce qui rend ce texte extrêmement émouvant.
L'écriture est fleurie et poétique , "alambiquée" certains diraient comme le disait son ami Claude Simon, mais un délice pour les yeux et les oreilles. Il faut bien sûr apprécier son originalité, les références littéraires ainsi que le jeu sur les mots, en tant que typographe, amoureux de la langue française, Marcel Séguier a extrêmement travaillé sur la langue, les métaphores, la musicalité de ses phrases. Pour ces différentes raisons, je pense que ce livre pourrait paraître long à certains lecteurs, mais je l'ai personnellement dévoré et je pense lire des romans de cet auteur car son style m'a vraiment plu !
Un essai mêlant émotion et musicalité pour sauver de l'oubli des personnes extraordinaires.
"A toi, l'ami, le camarade, le copain, je dois un grand merci que ces pages, vivant, fidèle souvenir, ont voulu exprimer."
Le vent les a ôtés
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