vendredi 29 septembre 2017

La Destinée, la Mort et moi, comment j'ai conjuré le sort

S.G Browne
Agullo éditions
EAN : 9791095718048

sorti le 25 août 2016
416 pages


Règle n°1 : Ne jamais s'impliquer.
Incarnant le Sort depuis des millénaires, Sergio est en charge de l'attribution des heurs et malheurs qui frappent la plupart du genre humain, les 83% qui font toujours tout foirer. Il doit en plus subir l'insupportable bonne humeur de Destinée qui, elle, guide les grands hommes vers la consécration d'un Prix Nobel ou d'un Oscar. Et pour finir d'aggraver les choses, il vient de tomber amoureux de sa voisine, une jeune mortelle promise à un avenir glorieux. Entamer une relation avec elle viole la Règle n°1 et une bonne dizaine d'autres, ce qui pourrait bien pousser son supérieur hiérarchique Jerry - Dieu tout puissant - à lui infliger un sort pire que la mort...

Mon avis : Depuis des millénaires, Sergio fait le même boulot : remettre dans le droit chemin ses humains, mais ceux-ci ne l'aident pas tellement dans sa tâche. Alors Sergio déprime devant ces hommes qui préfèrent rejeter la faute sur les autres plutôt que de se prendre en main. Il les méprise. Il s'ennuie, ne sachant plus vraiment en quoi il est utile. Mais le jour où il rencontre sa jolie voisine, son point de vue commence à changer, il reprend espoir en l'humanité. Le problème ? Heureux, il devient insouciant... et imprudent. Il s'implique dans la vie des hommes, et en premier lieu dans celle de Sarah qui est promise à un grand avenir, et cet avenir n'est pas d'être la copine du Sort. 
C'est avec une écriture dynamique et un humour mordant que S.G Browne renouvelle ce thème qui n'est finalement pas si original. Des dieux qui tombent amoureux de mortelles ? On en voit depuis l'Antiquité. Et pourtant, le pari est réussi. 
On suit l'intrigue du point de vue de Sergio, ce qui donne du suspense (vraiment, c'est juste impossible de deviner ce qui va suivre à chaque fois) mais aussi des descriptions peu flatteuses (mais tellement drôles !) des autres personnages. Le sarcasme de l'auteur donne de la légèreté au texte, un côté irrévérencieux absolument captivant, ce qui le rend tout simplement impossible à lâcher. Tous les personnages (sauf Sarah, après tout Sergio est amoureux) ont un défaut ou un vice qui les décrit, tourné au ridicule ; Destinée est nymphomane, La Mort dépressif, et ça les rend d'autant plus attachants (ou insupportables, ça dépend de la place que Sergio a pris dans votre esprit). 
Mais La Destinée, la Mort et moi, comment j'ai conjuré le sort n'est pas seulement du divertissement. Ce côté léger crée un décalage avec le monde qui nous est dépeint, décrivant de manière comique des situations qui ne le sont pas forcément. C'est une critique de la société consumériste, décrivant avec brio les éléments égoïstes et égocentriques qui la compose, préférant se morfondre sur leur sort plutôt que de faire des efforts. Explicitement il critique son pays, mais pas besoin d'être Jerry pour se rendre compte qu'elle est valable partout. Ça faisait longtemps qu'un livre ne m'avait pas autant fait rire, une belle découverte, un petit bonheur de lecture. 

Une comédie burlesque à dévorer !






De temps en temps, il arrive que l'un d'entre nous cafouille, directement ou indirectement, et que ses ratés aient des répercussions plus ou moins catastrophiques. Voilà pourquoi certaines entités se voient dépossédées de leurs pouvoirs. Ce qui est super gênant. Y'a qu'à voir ce qu'endure la Paix.
La Destinée, la Mort et moi, comment j'ai conjuré le sort

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